Cette semaine, on revient sur le joli coup tactique de Zidane, qui a utilisé Isco à la surprise générale, bien qu’il ait déjà fait le coup par le passé. On évoque aussi Dortmund, le Barça, et le duo d’attaque de l’Inter Milan.
Isco, cet invité surprise
On attendait Rodrygo ou Bale, mais Zidane a ressorti Isco de la cave face au PSG. Arrivé au Real Madrid en 2013, celui qui était alors un jeune prodige devait devenir le meneur de jeu de la Maison Blanche, et par extension, de la sélection espagnole. Quelques saisons plus tard, malgré de rares éclairs de génie, et quelques périodes où il a été titulaire, Isco n’a jamais répondu aux attentes sur la durée, ne faisant jamais oublier le joueur frustrant qu’il peut être, lorsqu’il ralentit le jeu et multiplie à tort les touches de balle.
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Pourtant, c’est bien lui qui a été choisi pour contrer le PSG… et qui a contribué à cette victoire tactique du Real Madrid. Sa présence entre les lignes et sur la largeur a perturbé le trio Marquinhos-Verratti-Gueye. Contrairement au match aller, Gueye ne pouvait plus sortir sur Kroos, car cela revenait à laisser libre l’Espagnol dans une zone dangereuse. Ajoutés à la présence d’Isco un Hazard retrouvé et un Benzema qui décroche toujours autant, et on comprend mieux que le milieu parisien n’ait jamais pu imprimer la même pression qu’à l’aller. Et même s’ils avaient essayé, avec un Valverde qui court (contrairement au James de l’aller) et un Isco disponible en électron libre, cela aurait été compliqué. Mis en difficulté, le trio de l’entrejeu a réagi comme l’aurait fait n’importe quel milieu en plein doute : en reculant pour sécuriser, quitte à subir. Dans un fauteuil, Kroos est donc redevenu un joueur particulièrement utile, orientant le jeu comme il aime tant le faire, et c’est toute l’équipe qui a respiré.
L’adaptabilité de Zizou encore au top. Il sort Isco du chapeau pour surcharger en nombre le milieu, ça bombarde en courses verticales entre le latéral et le central. Paris ridiculisé au milieu, aucun relais pour sortir le ballon. Une leçon.
— Antoine Bourlon (@AntoineBourlon) November 26, 2019
Isco se baladant sur toute la largeur, mais aimant quand même particulièrement pencher à gauche, soit le côté déjà occupé par Hazard et Marcelo, on a vu beaucoup trop de supériorités numériques en faveur des Madrilènes pour qu’un quelconque manque d’envie explique la déroute parisienne dans le jeu. C’est bien tactiquement que la Maison Blanche a fait la différence. L’objectif du Real était de forcer le PSG à reculer, profitant du profil des attaquants parisiens pour couper l’équipe en 2. Mission accomplie, avec en prime un Icardi isolé, et donc inutile dans cette configuration. Zidane a dominé Tuchel, qui a reconnu avoir eu de la chance, tant le score ne reflétait pas ce qu’il s’est passé sur la pelouse. Mais avec une place de premier de son groupe en C1, et de leader incontestable en Ligue 1, l’Allemand va avoir du temps pour préparer les prochaines échéances importantes de son club.
Au-delà du résultat, ce qui est positif pour le Real c’est :
– d’avoir réussi à poser son pressing contre un grand rival. En Liga il marchait très bien, en LDC aussi désormais.
– d’avoir retrouvé une variante tactique pour la suite de la saison avec ce 41212 et Isco.
— Elias Baillif (@Elias_B09) November 26, 2019
Et sinon
- On veut bien que Favre s’adapte à son adversaire, mais on n’a pas compris ces couloirs Guerreiro-Schulz et Piszczek-Hakimi… avec Hazard et Sancho sur le banc. D’autant plus qu’Alba n’était pas là pour justifier de vouloir à tout prix bloquer une aile. Son 4-4-2 expérimental a été un fiasco, laissant même Messi être trouvé systématiquement dans une zone dangereuse, pour prendre tranquillement de la vitesse face à des adversaires logiquement désœuvrés face à une telle qualité de dribble et de passe. Sans même parler de résultats, cela fait déjà plusieurs semaines qu’on a du mal à comprendre où veut en venir le coach de Dortmund. Côté Barcelone, il y a du mieux chez Griezmann, même si on voit qu’il a encore un peu de mal à déclencher son appel au moment le plus opportun. Mais sa volonté de progresser dans ce domaine saute aux yeux.
- Le duo Lukaku-Lautaro est venu à bout du Slavia en étant plus fort que la VAR. Pour l’Inter Milan comme pour les fans, ce tandem est un délice de complémentarité et d’intelligence.
- C’est donc à Reine-Adélaïde, 21 ans et une seule saison titulaire en Ligue 1 dans les jambes, qu’incombe toute la création de l’OL dans un match couperet en Ligue des champions? Avec une charnière Andersen-Marcelo et un double pivot Tousart-Denayer face au Zénith, le pauvre Jeff devait se sentir bien seul pour créer le danger.
- Un des plus beaux buts de la semaine européenne a été marqué par Jérémy Mathieu d’une superbe reprise de volée au deuxième poteau, pour une victoire éclatante du Sporting face au PSV Eindhoven. Tout ceci est vrai, c’est promis. D’un côté, c’est plus facile avec un Bruno Fernandes qui claque 2 passes décisives et 2 buts.
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