AvideceWopyBalab

Il y a des footballeurs qui ne sont dévoués qu’à un seul club, et d’autres qui ont écumé le globe et connu des expériences diverses et multiples. Mathieu Manset fait partie de cette deuxième catégorie.

Bonjour Mathieu, tu es un peu un explorateur dans le monde du foot, de tous les pays que tu as pu faire, lequel t’as le plus surpris et pourquoi ?

La Chine sans aucun doute, c’est de l’autre côté du monde, une culture différente, de la nourriture différente, c’est différent de tout ce que j’ai connu, j’étais vraiment dépaysé. Ce qui m’a le plus surpris c’est toutes ces personnes sur les routes et un peu partout, c’est toujours bondé, vraiment différent de la France ou l’Angleterre.

De 2007 à 2009, tu joues au HAC en même temps qu’un certain Paul Pogba. As-tu eu l’occasion de le côtoyer quand tu jouais en Normandie ? As-tu encore des contacts avec des joueurs avec qui tu aurais évolué ?

Oui je l’ai côtoyé, lui il était en 14 ans, moi en 18 ans. De toutes façons au Havre on est toujours comme une sorte de famille, on a toujours des contacts, on se voit souvent, on est très soudé et tous bons amis. C’est spécial, même si on se voit pas pendant longtemps, le jour ou l’on se revoit c’est comme si rien n’avait changé.

Tu as joué dans les divisions inférieures en Angleterre. Beaucoup de suiveurs s’accordent à dire que l’ambiance dans les petits stades anglais est plus poignante et particulière que dans les stades de Premier League. Qu’est-ce que tu en penses ?

Ouai j’ai joué en Championship, en League Two, et l’atmosphère est différente. Les stades sont plus petits, tu te rends plus facilement compte des supporters qui crient et mettent de la voix. Ce ne sont pas juste des supporters, ce sont des vrais fanatiques. Mais la mentalité reste la même, si tu donnes tout sur le terrain ils vont t’aimer, c’est la mentalité anglaise.

"Bastia, c'est la plus belle expérience de ma vie" - Mathieu Manset

Tu as connu le championnat de Bulgarie avec le Slavia Sofia, un championnat méconnu du grand public. Comment était le niveau là-bas en terme de football ? Comment sont considérés les footballeurs là-bas ?

Le niveau là-bas… Il y a 4 bons clubs, Ludogoret, CSKA Sofia, Levski Sofia, et le Botes. Des grands clubs du pays qui ont une histoire, et de bonnes performances. La réputation des joueurs, pour le temps que j’y suis resté, ils étaient pas trop connu chez les fans. J’ai évolué à Sofia qui est une très grande ville, ils (les supporters) ne nous reconnaissaient pas dans la rue, sauf en sortant du stade. Pour l’ambiance, les supporters étaient chauds au stade, y en avait pas énormément, mais ils supportaient vraiment le club, ils étaient à fond. C’était différent de l’Angleterre, mais c’était une bonne ambiance.

Tu as aussi pu évoluer dans le championnat chinois le temps d’un prêt et avec Nicolas Anelka comme coéquipier, comment s’est déroulé cette expérience avec lui en Chine ?

Il a facilité mon adaptation au niveau du pays, on était souvent ensemble, on se voyait en dehors des entraînements. Ça m’a fait du bien qu’il soit là, car j’étais jeune, et c’était pas facile d’arriver en Chine. Plus jeune j’étais fan de lui, et je ne m’imaginais pas un jour évoluer avec lui en attaque.

La barrière de la langue peut souvent être un handicap dans ce genre de club, as-tu éprouvé des difficultés durant ton séjour là bas ?

La principale difficulté c’était pour me rendre à une destination en taxi, ou pour commander quelque chose au restaurant, mais à part ça, le reste ça allait.

La culture du football est elle aussi différente en Chine, as-tu ressenti de grosses différences avec le football en Europe ?

Quand j’y étais, je pense que le football commençait tout juste à se développer, les supporters venaient voir un spectacle, c’était pas vraiment des supporters ou des fans. Maintenant ça a surement dû changer, mais la ferveur n’était pas du tout la même qu’en Europe. Les stades étaient toujours remplis, y avait un petit kop, et ca chantait même si ce n’était pas tout le stade.

Après la Bulgarie ou la Chine, tu t’es rendu à Malte au Hamrun Spartan, là encore un pays et une culture différente, en quoi le football là-bas est plus singulier qu’ailleurs ?

C’est différent car il y a trois stades pour un championnat ! Le stade Olympique pour l’équipe nationale, et puis deux autres. En arrivant ça m’a un peu choqué, il y a une équipe qui joue à 14h, l’autre à 16h sur le même stade, c’était un peu chaud. La plupart des équipes n’ont pas de stade attitré. Il y a beaucoup d’étrangers, notamment des brésiliens, ça relève un peu le niveau du championnat mais s’il n’est toujours pas très haut.

Tu as évolué dans un SC Bastia en pleine restructuration après un été tourmenté et très difficile pour le club et la ville. Comment as-tu vécu cette « expérience » de reconstruction au SC Bastia ?

Bastia, c’est la plus belle expérience de ma vie, toute la ville était derrière le club, ils ont tous le sang bleu, et veulent que le club remonte. Quand le club est descendu, ça a brisé pas mal de Bastiais, mais personne n’a lâché le club. Tout le monde est toujours derrière et tout le monde met la main à la patte.

Tu as aussi évolué en Suisse aux côtés de Gattuso, la légende milanaise ! Quels souvenirs en gardes-tu ?

Quand tu joues avec lui, tu comprends pourquoi il a gagné autant de titres. Il est mord de faim, aux entraînements comme en match, il lâchait rien. C’était le capitaine, il nous parlait beaucoup pendant les matchs, à la mi-temps, et il a fait beaucoup de bien à beaucoup de joueurs, il était simple.

Tu préfères ?

Tu préfères manger chinois ou manger bulgare ?

En Bulgarie j’ai jamais mangé bulgare, et en Chine je mangeais au centre-ville ou il y a beaucoup de restos européens, du coup aucun des deux.

Tu préfères te balader à Shanghai ou à Hamrun ?

Mille fois à Shanghai ! La ville est très très grande et y a beaucoup de choses à faire.

Tu préfères le soleil de la Corse ou l’ambiance British ?

Je choisis la Corse, je suis devenu corse maintenant !

Tu préfères les montagnes suisses ou les plages de Marseille ?

Les plages de Marseille, l’expérience en Suisse était pas top.

Tu préfères le port du Havre ou les escapades à l’italienne ?

Le port du Havre, quand t’es passé par le Havre tu peux pas oublier cette ville. Tous les joueurs passés par le HAC ne peuvent oublier le Havre.