AvideceWopyBalab

Deux frères qui s’affrontent, le premier carton rouge de l’Euro, l’Angleterre qui se fait surprendre dans le money time et un Slovaque qui marche sur les traces de Pelé : on a eu droit à toutes les émotions lors de ce premier samedi de compétition. Espérons que ça dure.

En football, il n’y a que l’instant T qui compte

A moins d’être un membre de sa famille, il aurait été difficile de soutenir en public que Payet serait le héros du premier match de l’Euro, il y a un an à peine. Du talent, le Réunionnais en avait déjà montré à Nantes, Saint-Etienne, Lille ou Marseille. Mais il l’avait fait avec parcimonie, et sans continuité, jusqu’à cette année anglaise, sous les couleurs de West Ham. Et comme le dit l’adage, tout va très vite en football. Le Hammer a profité d’une (seule) saison pleine pour s’imposer dans le onze de Deschamps. Dans le même ordre d’idées, Kanté a connu une ascension éclair et a été le joueur français qui a touché le plus de ballons hier soir. Seul un ultra caennais aurait pu dire ça il y a 12 mois.

Grâce à la culture de l’instantané propre au sport, où la forme du moment éclipse un passé laborieux, Payet est jusqu’à mercredi le sauveur d’une nation qui rêve. Attention néanmoins à ne pas tomber dans l’euphorie : le contraire fonctionne aussi. Et une méforme efface rapidement un passé glorieux. Car en football, il n’y a que l’instant T qui compte.

L’œil de l’Euro

Puisque le football n’est pas qu’une histoire de résultats, et que les anecdotes et faits de jeu restent ce qui fait la beauté de ce sport, on livre une poignée de choses qu’on a observées. Et on a vu ce samedi :

  • Les frères Xhaka s’affronter lors d’un match engagé, voire une bagarre de chiffonniers par moments. Le clan Boateng aime ça.
  • Un stade où on n’entend que les supporters albanais… jusqu’à l’ouverture du score de la Suisse, au bout de 4 minutes de jeu. Leur sens du timing est toujours là.
  • Schär profiter d’une sortie aux fraises du gardien adverse pour ouvrir le score. Vis ma vie d’Olivier Giroud.
  • Cana prendre le premier carton rouge de la compétition. Précoce.

  • Rodriguez montrer sur quelques prises de balle qu’il n’était pas obligatoire d’être Brésilien pour être un arrière gauche avec une technique de numéro 10. Cœur avec les doigts de Marcelo et Maxwell.
  • Embolo montrer qu’il était le joueur le plus précis d’Europe en tirant pile poil sur la caméra. A moins qu’il ne cherchait le petit filet…
  • Des parades à ne plus quoi en faire de Sommer. Et dire que Bürki et Hitz sont sur le banc, tandis que Benaglio est à la maison… Sommer Paradise.

  • Bale casser le nez d’un supporter en envoyant un ballon dans les tribunes à l’échauffement. C’était sûrement pour mieux se régler, et marquer sur coup franc. Moins en réussite sur sa tête ou ce dernier face-à-face, il aura quand même joué en patron.
  • Hamsik louper le but de la compétition, la faute à un improbable retour de Davies. Le Slovaque avait ridiculisé la défense galloise.
  • Duda marquer suite à une subtile feinte de corps : un exemple à montrer dans toutes les écoles. Le Slovaque est le premier joueur à scorer contre le Pays de Galles dans un tournoi majeur… depuis Pelé, en 1958, et la dernière apparition des Dragons lors d’une compétition phare.

  • Kane vouloir prouver qu’il n’était pas obnubilé par le but en tirant les corners. Pas besoin Harry, il suffit de voir tes déviations, ta protection de balle ou ta participation active dans les combinaisons de l’équipe pour voir que tu es un attaquant complet.
  • Alli vouloir régaler dans l’avant-dernière passe. Un vrai playmaker.
  • Dier marquer un coup franc, au Vélodrome. Vis ma vie de David Beckham.
  • Rose sacrément solide, réaliser un match parfait en tout point, jusqu’à l’égalisation russe où il se fait dominer dans les airs. Le monde est cruel… et contrairement à ce qu’on peut dire, la taille, ça compte.
  • Le roi du dribble Sterling manquer par 2 fois de précision dans sa conduite de balle, ce qui lui a valu d’être rattrapé par un défenseur russe sur qui il avait pourtant de l’avance. Le monde à l’envers.
  • Les Russes égaliser dans les dernières secondes, à l’anglaise. Le monde à l’envers.
Aujourd’hui on veut voir

  • La Croatie briller par sa technique, car il y a beaucoup de talent dans cette équipe, notamment dans l’entrejeu.
  • Le premier but de Lewandowski. Le Polonais a un adversaire à sa mesure, puisqu’il sera opposé à l’arrière-garde nord-irlandaise. D’un autre côté, existe-t-il des défenses capables de le contenir quand il active son mojo ?
  • L’Allemagne rappeler qu’elle est toujours présente dans les grands rendez-vous. Et Müller d’ouvrir son compteur, car s’il est amené à devenir meilleur buteur de l’histoire de la Coupe du monde, il accuse un peu de retard en compétition continentale.