AvideceWopyBalab

Cette semaine, on se délecte du retour de Zlatan sur les pelouses européennes. On observe aussi la Ligue 1, qui a offert un gros contraste entre vendredi et dimanche soir. Enfin, on applaudit Agüero et on souhaite un prompt rétablissement à Zaniolo.

Zlatan is back

Match observé : AC Milan 0-0 Sampdoria

Zlatan disait que Ronaldo n’avait pas relevé un défi en signant à la Juventus, puisque cette équipe gagnait déjà sans lui. On ne pourra pas lui rendre la pareille, tant redresser cet AC Milan ressemble à une mission périlleuse, voire impossible. En regardant les siens depuis le banc durant 55 minutes face à la Sampdoria, Ibrahimovic s’en est sans doute rendu compte. Il l’a aussi constaté sur le terrain. En moins de 10 minutes après son entrée en jeu, son équipe concède 2 occasions énormes par pure fébrilité, et peut remercier le ciel que Gabbiadini n’était pas d’humeur à marquer. Offensivement, même s’il y a eu du mieux que le néant avant l’entrée du Suédois, tout n’était pas parfait, loin de là.

L’entrée en jeu de , à la place de Bonaventura, aura au moins eu le mérite de remettre Çalhanoğlu au milieu. Même si le Turc n’est pas redevenu subitement le joueur enthousiasmant qu’il était en Bundesliga, il a été plus à l’aise dans cette position, proposant des solutions, à défaut d’être toujours juste techniquement. C’est d’ailleurs le grand problème de cette équipe, qui perd énormément de ballons et tue dans l’œuf bon nombre d’opportunités toute seule, par de mauvais choix ou des gestes ratés. Ainsi, on a vu Suso rater tout centre qu’il devait faire en première intention, souvent de son pied droit. L’Espagnol, gaucher, est plutôt correct, bien que très caricatural, lorsqu’il s’agit de se recentrer… mais il ne sait faire que ça, ce qui le rend affreusement prévisible. Leão, plus mobile que Çalhanoğlu sur l’aile, a également raté plusieurs gestes accessibles, mais il représente tristement la meilleure option à ce poste. Même Bennacer, plutôt à l’aise balle aux pieds habituellement, a connu trop de déchets, souvent à cause d’une trop grande précipitation.

Et l’apport de Zlatan dans tout ça? Le Suédois a été trouvé dans les airs très rapidement, cadrant 2 fois de la tête, sans que cela ne soit trop dangereux. Il a bien joué en remises, plaçant sur orbite ses coéquipiers lorsqu’il était dos aux buts, mais aucun n’a su exploiter les décalages créés correctement. De façon plus surprenante, Ibra a également été très bon de la tête, offrant de nombreuses déviations pertinentes, mais là encore mal exploitées. La pression qu’il exerce par sa seule présence est palpable sur les défenseurs adverses, qui n’osent pas l’attaquer avec autant d’aplomb qu’ils le faisaient sur Piątek. Assez statique, il n’a pas dézoné comme il le faisait au PSG, alors qu’il aurait sans doute été utile dans ce registre, mais il a au moins permis au bloc de remonter. Trouvé dans la surface, mais jamais dans une bonne position de tir, Zlatan devrait faire du bien à cette équipe dans le jeu… à condition que tout le monde arrête de rater chaque dernière ou avant-dernière passe.

Match observé : Cagliari 0-2 AC Milan

Face à Cagliari, Zlatan a encore joué principalement dos aux buts. Plus mobile que face à la Sampdoria, il a notamment proposé des solutions jusqu’à la ligne médiane, dont ont profité Bennacer dans l’axe, et Hernandez et Çalhanoğlu, dans le demi-espace gauche. C’est d’ailleurs avec le tandem du côté gauche que le Suédois a signé un premier enchaînement de passes intéressantes autour de l’heure de jeu, qui a abouti à un corner obtenu. Trouvé uniquement sur un centre aléatoire de Leão en première période, avec un bel arrêt du gardien, il sera trouvé à 2 reprises en seconde période. Il marque d’abord du gauche sur un centre à ras-de-terre d’Hernandez, avant de récidiver de la tête, pour une seconde réalisation logiquement refusée pour hors-jeu. Cela reste très insuffisant, et il faudra une qualité de finition fabuleuse d’Ibrahimovic pour continuer à scorer avec cette équipe. Sa qualité dos aux buts sera précieuse pour aider à faire monter un bloc où la majorité des joueurs manquent quand même d’imagination.

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Une ligue de fermiers

Match observé : Rennes 0-1 Marseille

Lorsque le dauphin d’un championnat se déplace sur la pelouse du 3e, les attentes sont forcément élevées. Spectacle, intensité, habileté technique : on imagine atteindre un sommet, ou a minima une confrontation intéressante. Cela n’a pas complètement été le cas entre Rennes et Marseille. Les 2 formations, malgré une bonne volonté évidente dans le cas des Bretons, surtout en seconde période, ont donné du grain à moudre pour tous les gens qui s’amusent à moquer le niveau de la Ligue 1, et surtout son manque d’idées.

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Quand un commentateur fait face à un match sans occasions, il parle souvent de « match tactique« , sans qu’on ne sache réellement ce qu’il souhaite dire. S’il entend par là un match où les 2 équipes font attention à ne pas trop se projeter pour rester en place en cas de perte de balle, privilégiant de longues préparations à des attaques rapides, cela n’était pas le cas ce vendredi, puisque Rennes et Marseille n’ont pas particulièrement brillé dans ce domaine. Les 2 équipes essayaient, dès le ballon récupéré, d’aller le plus vite possible vers les buts adverses. Je n’ai pas le souvenir de voir une équipe ou l’autre réussir à enchaîner plus de 5 passes. Dans la mesure où il est difficile de rester juste techniquement quand on veut aller (trop) vite, cela n’a pas abouti à grand-chose, les joueurs n’étant pas inspiré. Ainsi, sur le plan offensif, on n’a pas vu Payet avant son coup franc qui amène le but, pas plus que Radonjic qui a perdu tous ses duels face à son adversaire direct. Bourigeaud n’a pas fait beaucoup de différence balle aux pieds, tandis que Raphinha a été un peu plus en vue, mais trop brouillon dans le dernier geste. On ne va même pas parler des attaquants de pointe, qui n’ont rien eu à se mettre sous la dent, et dont le niveau individuel est sans doute trop faible pour qu’ils créent le danger sans soutien important de leurs coéquipiers.

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Des faits illustrent ce manque de justesse des joueurs offensifs. L’OM ne s’est pas créé la moindre occasion dans le jeu, le poteau trouvé par Alvaro en première période étant consécutif à un corner, et le but de Strootman faisant suite à un coup franc. Le Stade Rennais s’en sort à peine mieux, puisqu’il y a eu cette frappe de Bourigeaud sur un contre en fin de première période, la volée de Raphinha sur un second ballon (et pas une action particulièrement aboutie), et cette belle sortie de Mandanda sur ce même Raphinha. Autant dire qu’il n’y a pas eu grand-chose dans le jeu… alors que les équipes n’avaient pas mis le bus. C’est probablement le plus inquiétant, puisque les occasions qui n’ont pas vu le jour ont avant tout été annulées par un mauvais choix, une mauvaise passe ou une mauvaise conduite de balle. Si la pelouse ne semblait pas idéale, cela reste inquiétant de voir que Benedetto et Niang partagent le point commun de ne pas avoir eu un seul vrai ballon de but donné par un coéquipier. Alors oui, il y a du positif malgré tout : il y avait quand même du rythme dans ce match, Kamara fait une belle première période, Mandanda a été décisif, Morel reste solide, et Raphinha court vite. On force le trait, mais le contenu reste pauvre quand on sait qu’on regardait une opposition entre le 2e et le 3e.

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Big Ben Yedder

Match observé : PSG 3-3 AS Monaco

Quand Neymar ouvre le score, au bout de 2 minutes, qui pouvait prédire autre chose qu’une énième démonstration de force du PSG ? Peu de monde. Pourtant, l’AS Monaco a eu le mérite de croire en sa chance, a regardé le PSG avec fierté, s’est battu et a obtenu un match nul mérité au Parc des Princes. Il y a beaucoup à souligner dans ce match : les projections monégasques, la solidité retrouvée de Glik, la débauche d’énergie de Baldé et Martins, le génie de Neymar, la hargne de Verratti… On va s’attarder sur le match de Ben Yedder.

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D’abord, il y a son apport sur les 2 premiers buts monégasques. Sur le premier, son instinct l’emmène à rester aux aguets et à profiter de cette ouverture sublime de Fabregas pour défier Navas, ce qui profitera par la suite à Martins. Sur le second, il se tient suffisamment prêt de ses partenaires pour être facile à trouver, tout en restant à distance raisonnable de Thiago Silva, pour éviter une éventuelle interception du Brésilien. Ensuite, il a la lucidité de feinter Bernat pour frapper en position préférentielle. Du grand art. Son énorme match ne se résume pas à cette capacité à être décisif, puisqu’il a été excellent dans le jeu également. Sa conservation de balle a fait beaucoup de bien à l’ASM, qui en a profité pour remonter le bloc, faisant de son buteur un relais mobile de grande qualité pour Golovin et ses ailiers rapides. Ses ouvertures ont été inspirées, comme celle en seconde période, côté droit, où il lance Martins en profondeur alors qu’il est serré par 3 joueurs parisiens. Il a aussi su porter judicieusement la balle lui-même, comme sur cette contre-attaque où il fixe intelligemment Marquinhos et Silva, pour lancer Baldé qui perd son duel face à Navas, pour ce qui aurait été le but du 3-1. Instinct de jeu, mobilité, technique, finition… Ben Yedder a profité de l’affiche face au PSG pour rappeler à tout le monde qu’il disposait de tout ça. Si Moreno arrive à utiliser pleinement son effectif, la seconde partie de saison de Monaco pourrait être spectaculaire. On n’attend que ça.

Et sinon

  • Cristiano Ronaldo commence l’année par un triplé contre Cagliari, et un but sur péno face à la Roma. Pour le club de la Louve, il faudra composer sans Zaniolo, qui sera indisponible un moment suite à sa blessure, consécutive à une jolie percée face à la Juventus. Sale histoire.

  • Benassi a ouvert son compteur buts en Série A de très belle manière face à Bologne. Sa belle volée n’a pas suffi à la Fiorentina, contrainte au match nul.
  • Comme en championnat, le PSG s’est amusé face à Saint-Etienne en Coupe de la Ligue, encore une fois en infériorité numérique. Et comme si ça ne suffisait pas, Moulin a eu la malchance d’inscrire un but gag contre son camp, après un invraisemblable billard dans la surface.

  • Revenu d’entre les morts en signant à Cholet, en National 1, Ketkeophomphone a depuis marqué 5 buts en 5 apparitions… mais son équipe s’est incliné à 4 reprises, pour 1 victoire. Sentiment contrasté.
  • Malgré le match nul face à Crystal Palace, le but d’Arsenal est un modèle de recherche de l’homme libre, entre la passe de David Luiz et le déplacement d’Özil, qui permettent de trouver Lacazette haut sur le terrain et face au jeu. La touche Arteta.

  • Pour garder ses buts inviolés face à Bologne, Sirigu a réalisé un gros match avec le Torino.
  • Auteur d’un triplé face à Aston Villa, Agüero continue de faire trembler les filets pour Manchester City, dont il est évidemment – et très largement – le meilleur buteur de l’histoire du club.