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Bière, drague, foot, c’est le cocktail d’Underdog (édition Salto), qui raconte l’eldorado londonien d’un jeune français.

L’Underdog, c’est un peu comme le petit poucet, l’outsider qui n’a rien à perdre. Romain Lescurieux et Antonin Vabre y racontent, sous la forme d’un roman journalistique, l’histoire d’un jeune expatrié parti s’inventer une vie et de l’espoir à Londres. Le narrateur – il n’a pas de prénom et il est la fusion d’expériences biographiques, entendues ou imaginées –  présente sa découverte de la capitale anglaise, avec ses difficultés de langage pour trouver un job et une coloc’… Heureusement, le foot est un langage universel et il décrit sa découverte du foot british (et des pubs) en compagnie de fans.

Il commence par l’ambiance du derby Chelsea-Fulham où il reste au bar avec des fans des Blues jusqu’à quelques minutes du coup d’envoi. Plus au nord du pays, il vit un mémorable derby entre Sunderland et Newcastle, avec des mots clés : Cabaye et Ginola qui viennent immédiatement à la bouche des Anglais en apprenant qu’ils s’adressent à un Français. De quoi se faire adopter et rejoindre le stade ensemble en bus – dans lequel ils pissent pour évacuer la bière – tout en chantant leur haine envers Sunderland. Autre ambiance marquante pour lui, celle du Selhurst Park de Crystal Palace, même si être Français leur fait en revanche directement penser au high-kick de Cantona… à propos de baston, le narrateur raconte aussi sa discussion avec un vieil hooligan nostalgique du bon temps où ça castagnait…

Dans ce roman, il est donc question de foot mais surtout d’une tranche de vie d’un jeune qui galère pour trouver un logement, cherche à s’éclater en picolant et en draguant… A Newcastle par exemple, on en apprend plus sur le club de strip-tease que sur ce le match contre Arsenal. Il ne faut donc pas prendre ce livre pour un descriptif des matchs ou des stades mais plutôt comme une façon de s’immerger dans un monde où les fans ont autant de foot que de bière dans le sang. C’est dire s’ils aiment le foot. L’œuvre a donc une petite dimension sociologique sous fond de philosophie de comptoir.

Ce livre s’adresse-t-il à vous si vous aimez le foot anglais ? Peut-être, à condition d’aimer aussi l’ambiance du pub, Tinder et de vouloir vivre la découverte de Londres au travers des frasques d’un jeune expatrié.