AvideceWopyBalab

Le mois de décembre arrive enfin et il est temps pour nous de vous gâter en vous laissant ouvrir les cases de notre calendrier PKFoot. A chaque date, un nouveau souvenir, un retour en arrière sur la dernière décennie.

Qui sait ce que seraient devenus les Bleus s’ils n’avaient pas renversé l’Ukraine lors de cette soirée de novembre 2013… Au pied du mur avant le match retour, après la catastrophe du match aller, les hommes de Didier Deschamps ont offert une toute autre partition pour s’offrir leur ticket pour le Mondial brésilien. Et se remettre dans le droit chemin de la rédemption.

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Au bord du gouffre, au pied de l’exploit

En novembre 2013, les Bleus sont à la croisée des chemins. Sur l’abrupt chemin du rachat, la France alterne les hauts et les bas. Après le fiasco de Knysna et un Euro 2012 en (forte) demi-teinte malgré les quelques promesses entrevues pendant le mandat de Laurent Blanc, l’Équipe de France est en quête d’un nouveau souffle et d’une éternelle nouvelle dynamique. Et c’est Didier Deschamps qui va être chargé d’insuffler cette nouvelle ère. Presque un guide de la dernière chance.

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DD lors de son premier match à la tête des Bleus, contre l’Uruguay (0-0), en août 2012. Photo Franck Fife / AFP

Placés dans le groupe I des éliminatoires avec l’Espagne, la Biélorussie, la Géorgie et la Finlande, les Bleus vont faire un bon parcours. Insuffisant toutefois. Malgré de solides performances contre les Champions du monde et d’Europe espagnols, la France termine à la deuxième place et doit passer par les barrages pour espérer rejoindre le Brésil. Et le Brésil passe par l’Ukraine, deuxièmes du groupe H derrière l’Angleterre.

Le match à Kiev sera un désastre. Dominés, peu en vue, fragiles défensivement, les Bleus se font balader dans tous les compartiments du jeu par les coéquipiers d’Andriy Yarmolenko, le buteur du Dynamo Kiev. Sèchement battus 2-0 au Stade Olympique de Kiev, les Bleus sont condamnés à l’exploit pour aller au Mondial. Et éviter une nouvelle déconvenue. Pourtant, les statistiques ne jouent pas en faveur des hommes de Didier Deschamps : aucune équipe n’est parvenue à se qualifier après avoir perdue 2-0 en barrage aller. Mais, ça, c’était avant.

SERGEI SUPINSKY/AFP via Getty Images

Mamadou Sakho, le soldat venu du banc

Après le « fiasco » du match aller, ils sont peu à croire à l’exploit. Et pourtant. Pour ce match de la dernière chance au Stade de France, Didier Deschamps change tout ou presque. Exit Éric Abidal, Samir Nasri, Olivier Giroud, Loïc Rémy et Laurent Koscielny (suspendu) et place à Karim BenzemaYohan CabayeMamadou SakhoMathieu Valbuena et Raphaël Varane. Outre les joueurs, c’est l’état d’esprit et le sentiment de revanche qui doit transcender l’Équipe de France. Et la nouvelle recette va payer.

Plus conquérant, plus entreprenant, les Bleus vont imposer un rythme spectaculaire d’entrée de jeu qui va désorienter le onze ukrainien. Dans le premier quart d’heure, la France se procure de nombreuses occasions et séduit. Malgré une légère baisse de régime après le premier quart d’heure, la « bande à DD » va être récompensée de sa domination. Remplaçant en Ukraine, Mamadou Sakho va s’arracher pour s’offrir son premier but en sélection. Quelques minutes plus tard, c’est Karim Benzema qui va doubler la mise et rapprocher les Bleus de l’exploit.

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Avec les prolongations en poche quand Damir Skomina siffle la mi-temps, les Bleus ont déjà déjoué toutes les statistiques. Il ne leur suffit que d’un but pour valider définitivement leur billet pour le Mondial brésilien. Et la lumière fut. Dès le retour des vestiaires, le défenseur ukrainien Yevhen Khacheridi est exclu après un deuxième carton jaune. La voie est plus royale que jamais. Et c’est Mamadou Sakho, « en Lilian Thuram » qui va offrir la qualification aux Bleus.

Le catalyseur des succès de l’ère Deschamps

Si cette rencontre contre l’Ukraine reste dans les mémoires de tous les amoureux de l’Équipe de France – France Football l’a classé quatrième match des Bleus ayant procuré le plus d’émotions au cours de ces trente dernières années, elle est surtout le réel point de départ des succès de l’ère Deschamps. Dos au mur, les Bleus ont livré une performance dantesque pour se repositionner sur le chemin de la rédemption. La majorité du onze de départ face à l’Ukraine ont composé le onze de Didier Deschamps au cours des années qui ont suivi.

In fine, cette rencontre a surtout eu un écho le soir du 15 juillet 2018, lorsque les Bleus ont ramené la Coupe à la maison pour la deuxième fois de leur Histoire. Grégory Schneider, journaliste à Libé et chroniqueur dans L’Équipe du soir, a bien cerné cette idée de catalyseur des succès récents de l’Équipe de France et le résume parfaitement. « France-Ukraine au stade de France en 2013 est le début de l’aventure au Mondial 2014, à l’Euro 2016 et à la Coupe du monde en Russie ».

Sans cette soirée dantesque de novembre 2013, rien ne dit que l’Équipe de France siègerait en haut du football mondial. La qualification la plus heureuse de l’Histoire du football français.