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A défaut d’avoir mené une campagne parfaite, le PSG et le Real Madrid ont le plaisir de finir en tête de leur groupe en Ligue des champions. Nous avons observé leurs victoires respectives face à Istanbul BB et le Borussia Mönchengladbach.
Danse avec Neymar
Match observé : PSG 5-1 Istanbul BB
Après la tempête de la veille, le jeu a repris ses droits entre le PSG et Istanbul Basaksehir. Avec ballon, les Parisiens étaient disposés en 3-1-4-2 avec un trio Marquinhos-Danilo-Kimpembé devant Navas. Paredes évoluait juste devant la défense, et avait devant lui les relayeurs Rafinha demi-espace droit, et Verratti demi-espace gauche, ainsi que les latéraux Bakker et Florenzi. Enfin, Neymar et Mbappé étaient postés en attaque, avec beaucoup de permutation et de dézonage, surtout dans le cas du numéro 10 francilien. Les enseignements sont difficiles à tirer tant l’écart de niveau était important entre les 2 formations. Sur son premier but, Neymar fait avant tout parler son talent, plus que concrétiser une mise en place tactique. Cependant, sans être exhaustif, quelques points nous ont fait réagir.
- Cette défense à 3 n’est pas si mauvaise puisqu’elle permet à Danilo de gicler plus haut sur les duels aériens.
- Même s’il a la technique pour se retourner, surtout face à la pression relative de Basaksehir, on aime moins Verratti en relayeur avancé. L’Italien n’est jamais aussi fort que lorsqu’il a le jeu face à lui, et lorsqu’il s’amuse de la pression adverse. Malheureusement, Paredes ne peut pas le faire, et occupe donc la place de pointe basse du milieu. Alors oui, l’Italien a bien joué. Mais cette position n’exploite pas complètement ses qualités premières.
Le PSG est resplendissant avec son milieu Verratti-Paredes-Rafinha.
Néanmoins, il faut mesurer le discours car le pressing désorganisé et inconstant des turcs donne la part belle à ces techniciens qui jouent dans un fauteuil. #PSGIBFK
— sufferwithpsg (@sufferwithpsg) December 9, 2020
- Rafinha est le grand gagnant de ce système qui lui permet de faire parler sa bonne qualité de projection, comme en témoigne notamment le second but. Surtout, il est trouvé plus haut sur le terrain que lorsqu’il évolue en double pivot, comme face à l’AS Monaco, où il avait était en difficulté.
- A contrario, Di Maria est le grand perdant puisqu’il se retrouve sur le banc. Comme nous l’avions dit en juillet dernier, une mise en place de ce type amène fatalement Fideo à prendre place sur le banc.
Petit pont et frappe enroulée derrière. C’est somptueux Neymar, absolument somptueux.
— Hadrien (@hadrien_grenier) December 9, 2020
- Evidemment, difficile de ne pas en parler : Neymar a régalé. Face à un bloc aussi peu compact, avec autant d’espace entre le milieu et la défense, le Brésilien n’a aucun mal à danser son football. En plus de ses facilités balle aux pieds, son intelligence de jeu lui permet de briller. Par exemple, sur le second but, il fait bien attention de s’adapter à la passe de Mbappé pour ne pas être hors-jeu. A voir si ce système marchera face à une équipe plus forte, face à laquelle il aura sans doute besoin d’un appui devant lui.
La cour des grands
Match observé : Real Madrid 2-0 Borussia Mönchengladbach
Dans ce match couperet, le Real Madrid a assuré comme le club historique qu’il est, ramenant la jeune classe de Gladbach à ses études. Même s’ils ne sont plus capables d’élever leur niveau de jeu sur toute une saison, Kroos et Mordric ont été excellents, le Croate retrouvant des jambes pour gambader. Auteur d’un doublé que n’aurait pas renié Trezeguet, Benzema a brillé en renard des surfaces, là où on a plutôt l’habitude de le voir en attaquant-meneur de jeu. Sans le réduire à ses 2 buts, le Français a été à la finition d’un système de jeu, là où il a trop souvent été amené à être le système offensif de l’équipe à lui seul ces derniers mois. Il convient de souligner la force qu’il arrive à mettre sur l’ouverture du score, avec un centre de Vazquez pas forcément assez tendu : c’est très bien réalisé.
69 buts en LdC. Il faut prendre la mesure de où se situe Karim Benzema dans l’Histoire de la reine des compétitions.
Derrière lui ? Van Nistelrooy, Shevchenko, Henry, Di Stefano, Ibrahimovic, Eusebio, Drogba, Del Piero, Inzaghi…— hugo (@hugoguillemet) December 9, 2020
Pour contrôler la partie, Zidane a fait un choix fort en demandant à ses joueurs de presser très haut. Mis à part Ginter, et encore on ne parle pas d’Hummels, les défenseurs de Gladbach ne sont pas capables d’envoyer avec précision de longs ballons, et ont du mal sous pression. Aussi, ils ont eu du mal à trouver Kramer et surtout Neuhaus, dont on connaît l’excellente qualité de passe. Et puisque toute tentative de long ballon avait pour destinataire Thuram ou Embolo, autant dire que les Madrilènes récupéraient la balle plutôt aisément, puisqu’on ne parle pas de spécialistes dos aux buts. Ce pressing coordonné a tué dans l’œuf tout danger éventuel.
What Luka Modric is doing at the age of 35 is not normal. He’s one of the best midfielders of all time. Just best to accept it.
— Xav Salazar (@XavsFutbol) December 9, 2020
Avec ballon, le Real Madrid a été très patient, incitant volontairement son adversaire à venir presser et à se découvrir. Une fois le premier rideau passé, il devenait facile de trouver des triangles de passes et d’avancer en équipe, ce qui a été remarquablement réalisé, notamment grâce à la mobilité retrouvée de Modric, très disponible. C’est cette maîtrise qui a permis à Benzema de se concentrer sur son rôle de finisseur, sans s’éparpiller. Un tel plan de jeu induit des risques, puisque si le pressing n’est pas efficace, cela donne une occasion directe, comme sur cette passe de Neuhaus qui envoie Pléa au duel avec Courtois en première période. Mais entre la victoire salvatrice, le repli discipliné en transition défensive, les 3 occasions franches de Benzema pour signer un triplé, la frappe de Kroos qui prenait la lucarne, le poteau de Vazquez, celui de Modric, et le but refusé au Croate, on peut dire que la tactique a été amplement payante, malgré une entrée volontaire de Zakaria en seconde période, et surtout un Sommer impérial. Cela ne marchera pas à tous les coups, mais peu importe pour cette équipe, tant on sait que Zidane est un caméléon qui s’adapte à l’adversaire pour lui faire mal, loin du dogmatisme d’un Sarri.