AvideceWopyBalab

Les quarts de finale aller ont rendu leur verdict. Liverpool a déjà un pied et demi en demi-finales, tandis que les autres rencontres restent plus ou moins ouvertes.

Les Reds beaucoup trop forts pour Porto

C’était le match le plus déséquilibré sur le papier, et cela s’est senti sur le terrain. Liverpool a gagné 2-0 face à Porto, sans trembler, et sans se donner à 100%. Il n’était pas nécessaire d’être un fin connaisseur pour voir la classe d’écart qui séparait les 2 équipes, aussi bien dans l’impact où les petits gabarits portugais ont eu du mal à exister, que techniquement. Les Reds ont été moyens en seconde période, se contentant logiquement de gérer, face à une équipe en mal d’imagination, dont le plan de jeu semblait se résumer à envoyer Marega et espérer un miracle. Il en faudra pour espérer voir le dernier carré.

Une équipe sous-estimée

A moins de gagner la Ligue des champions, Tottenham sera toujours sous-estimé. Car les Spurs ne gagnent rien ces dernières années, ils sont considérés tout au plus comme des bons joueurs. Pourtant, d’autres équipes qui ne gagnent pas de titre ont bien meilleure presse, parce qu’elles sont historiques : jouer à Liverpool ou à Dortmund (une coupe nationale tout de même en 2017) par exemple permet aux joueurs d’apparaître plus forts, à prestations égales, qu’à Tottenham.

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C’est bien dommage, car on a bien vu le talent de certains joueurs face à un Manchester City curieusement privé de Sané ou De Bruyne au coup d’envoi. Lloris, dont on souligne les erreurs, a arrêté un penalty d’Agüero. Winks et Sissoko, celui dont on moque chaque sélection, ont abattu un travail considérable au milieu. Son, excellent à chaque poste offensif mais jamais considéré comme une référence, a marqué l’unique but de la rencontre. Kane reste sur 4 saisons à plus de 20 buts en championnat, mais des experts diront qu’il est surcoté… Tous ces joueurs ne seront jamais considérés à leur juste valeur par leur grand public, à moins de partir dans un club plus médiatisé, comme Carrick, Modric ou Bale, pour ne parler que d’un passé récent. C’est bien dommage.

Dominer n’est pas gagner

L’Ajax avait déjà de belles références cette saison en Ligue des champions. On pense notamment aux doubles confrontations face au Bayern Munich au premier tour, ou à ces huitièmes de finale aboutis contre le Real Madrid, triple tenant du titre. Pourtant, la prudence était légèrement de mise, ces 2 formations étant en fin de cycle. Ce qui ne les pousse évidemment pas au milieu de tableau de leurs championnats respectifs, on parle de fin de cycle à leur échelle, mais les dominer dans le jeu ne représentait pas une assurance face à une équipe pleine de certitudes comme la Juventus. Ce premier match prouve que cette jeune équipe peut dominer dans le jeu n’importe qui.

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L’Ajax a été magnifique… mais cela ne suffit pas toujours pour gagner. L’important restant d’être efficace dans les 2 surfaces, Ronaldo l’ayant prouvé en permettant aux siens de rapporter un bon résultat d’Amsterdam. Mais tout de même, quel régal pour les yeux que ces combinaisons dans les petits espaces, ces dribbles osés, ces talonnades à foison. Si une équipe avec des individualités plus fortes parvenait à jouer aussi simplement – je reçois, je donne, je me rends disponible – on ne serait pas loin de la perfection.

Où sont les leaders ?

Lorsque la promo de 92 (Scholes-Giggs-Beckham-Butt et les frères Neville) a débuté en pro, elle pouvait s’appuyer sur Schmeichel, Irwin, Bruce, Hughes et autre Cantona pour progresser autour d’un cadre établi. Puis, elle est devenue le socle sur lequel se sont greffés les Rooney et Ronaldo, amenés à prendre la suite. Aujourd’hui, il n’y a pas de leader à Manchester United, et trop de responsabilités reposent sur les jeunes, Rashford en tête.

La génération Jones-Smalling-Valencia-Young n’est pas assez fiable, pas plus que les recrues Matic, Mata et Sanchez, sensés pouvoir encadrer le tout. Face au FC Barcelone, qui n’a pas été inquiété, la prestation catastrophique du capitaine Young a fait peine à voir. La seule légère éclaircie provient de la prestation de McTominay, qui s’est battu avec ses armes, vaillamment malgré des limites évidentes. Mais une équipe sans cadres ne permet pas aux jeunes de progresser puis de prendre la suite, tout comme elle ne permet pas – sauf miracle – de gagner des titres dans la durée. Le projet de reconstruction sera long, il faudra être patient pour remonter la pente. Mais la patience n’est pas de rigueur dans le monde du football moderne…