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Les auteurs de Débordements (édition anamosa) racontent 13 sombres histoires de football qui, au-delà des douleurs humaines retracent aussi l’importance de ce sport dans l’histoire.


Le football est une chose trop grave pour être confiée aux footballeurs, à leurs fans et aux commentateurs en tout genre. Dans ce livre, on parle donc de football mais pas que. La carrière sportive des protagonistes est en effet entremêlée avec leur destin, lui même dépendant de leur époque, de leur pays, de leur entourage… On ne quitte jamais totalement le foot mais on l’aborde autrement qu’un simple jeu de ballon qui amuse les foules, sous une approche d’étude sociologique. Je ne vais pas vous spoiler toutes les aventures décrites par Olivier Villepreux, Samy Mouhoubi et Frédéric Bernard dans Débordements, sombres histoires de football (bon et beau livre publié par l’éditeur anamosa) mais sachez que, plus ou moins connues, elles valent toutes le détour. Elles racontent les vies de joueurs qui ont subi les affres de leur époque et du système, tandis que d’autres hommes ont laissé leurs démons prendre le dessus. Victimes ou coupables, ils font partie du côté obscur du football.

Pour vous mettre en appétit, voici l’histoire de Mathias Sindelar, le Mozart du football autrichien et chef d’orchestre de la Wunderteam qui dominait l’Europe dans les années 1930, joueur emblématique de l’Austria Vienne (160 buts en championnat). « Lorsque l’avant-centre est à la baguette, aucune fausse note, c’est un récital, une technique hardie, des solos frénétiques, des crescendos limpides et un feu d’artifice de buts« , écrivent les auteurs. La fin de règne de cette génération dorée a été accélérée par l’Anschluss et la volonté de l’Allemagne nazie d’intégrer les meilleurs joueurs autrichiens dans l’équipe nationale. Un match de la réconciliation devait se terminer sur un nul mais c’était sans compter sur la fierté de Sindelar, d’origine juive, buteur à la 70e minute… qui paiera cet acte de résistance.

Pour les autres cas abordés comme « la fuite » des footballeurs Algériens en 1958, le poids de la dictature nord-coréenne sur ses sélectionneurs, les faits divers sordides de Godwin Okpara… je vous laisse le plaisir de les découvrir en parcourant le livre. Ah si, juste un mot pour conclure en musique sur le chapitre consacré au passage en prison de Tony Adams et à sa dépendance à l’alcool qui rappelle que l’éternel défenseur anglais d’Arsenal a fait l’objet d’une chanson de Joe Strummer (leader des Clash).

https://www.youtube.com/watch?v=arhfQLJNZE8