Se plonger dans lâhistoire de Streltsov, câest se plonger dans lâhistoire de lâURSS. Cette histoire porteuse de tant dâespoirs et accouchant de carrières brisées. Le plus grand joueur soviétique de tout les temps nâaura pas eu le temps, mais surtout le droit dâéblouir le monde, balle au pied. Et si Pelé et Maradona nâavaient jamais connu leur vrai rival ?
Eduard Anatolievitch Streltsov est né le 21 Juillet 1937 à Perovo (Moscou), URSS. Son lieu et sa date de naissance expliquent sans doute pourquoi son nom ne vous dit rien. Car si vous êtes en ce moment sur PKFoot, câest que les deux syllabes PE-Là collés lâune à lâautre ont une certaine résonance symbolique.
Mon plus grand rival était eduard streltsov et je pense quâil était meilleur que moi.
Pelé
Ce nom, Streltsov, devrait vous faire le même effet ! Ni plus, ni moins ! Enfin, qui sait si ce nom nâaurait pas même effacer celui du brésilien des tablettes. Le roi Pelé, adepte du « moi-je », le reconnaissait lui même : « Mon plus grand rival était Eduard Streltsov et je pense quâil était meilleur que moi ». La confrontation aurait dâailleurs dû avoir lieu, lors de la Coupe du Monde 1958 en Suède. Lors du dernier match de poule, les brésiliens doivent absolument lâemporter pour passer. Se dresse sur leur route lâimposante URSS. Le sélectionneur brésilien Vicente Feola décide alors de jouer le tout pour le tout et lance ses deux cracks encore débutant au niveau international : garrincha et Pelé. LâURSS, de son coté se présente avec lâune de ses stars : lev yachine mais sans Streltsov…. Ou est le joueur du Torpedo ? Pourquoi a t-il raté son rendez-vous avec lâhistoire ?
Sommaire :
« Streltsov vaut au moins quatre Kopa ! »
Pour mesurer son talent, il faut utiliser comme ordre de grandeur, celui des plus grands. Après Pelé, Kopa donc. Lorsque cette phrase est prononcée, le français est  à lâapogée de sa carrière et vient tout juste dâêtre transféré au Real pour 520 000 francs (somme colossale pour lâépoque). Lâannée suivante, il obtient même le ballon dâor. Celui qui prononce cette phrase est un dirigeant de lâOM qui sâexprime dans France Football après un match que son club vient de perdre 7 à 1 face au Torpedo Moscou (3 buts pour Streltsov) à Marseille. Les dirigeants du club russe recevront une offre énorme des français, mais on ne sortait pas dâUnion Soviétique aussi facilement ! Surtout lorsque lâon était un tel symbole.
https://www.youtube.com/watch?v=4COzNeow9Y8
Pelé, Kopa, au tour de Diego maintenant. Et câest son plus proche coéquipier en club et en équipe nationale qui se charge de la comparaison : Valentin Ivanov. Il se souvient du jour des 20 ans de Streltsov, un jour de match contre la rugueuse Bulgarie à Sofia.
Ce que je lâai vu faire ce jour là , je ne lâai jamais vu faire avant ou depuis. Même pas Maradona en 86â contre les Anglais.
Valentin Ivanov
Il prit la balle dans sa surface, passa en revue toute lâéquipe avant dâoffrir le but à un coéquipier comme sâil était trop vulgaire quâil finisse lui même le travail. Ivanov toujours ajouta dâailleurs « que cette action nâétait pas sa première du genre. Ce nâétait pas un problème pour lui de passer sept ou huit joueurs ». Oh, au passage, lâURSS lâemporta ce jour là 4 à 0 avec 2 buts et 2 passes décisives pour sa pomme.
Sâil est toujours hasardeux de se risquer au jeu des comparaison entre génies, cela vous situe au moins le bonhomme ! Alors diantre où était-il donc ce 15 Juin 1958, jour historique qui lança le no 10 brésilien sur lâautoroute de la gloire éternelle ? Où !? Au goulag, tout simplement…
« Mettez le bâtard en prison et pour toujours ! »
Celle-ci de phrase, un peu moins élogieuse que la précédente vient malheureusement dâune personne beaucoup plus importante : Nikita Khrouchtchev (Premier secrétaire du Parti de 1953 à 1964). Nous sommes alors à la vieille du départ en Suède de lâéquipe dâURSS et la sanction est définitive. Une histoire de viol quelques mois plus tôt, montée de toutes pièces par le pouvoir comme il le faisait si bien et si souvent à lâépoque. La femme violée (M.Lebedeva) sâen ira dâailleurs, rongée de remords, fleurir la tombe de celui quâelle fit tomber sous de fausses accusations. Mâenfin, elle nâétait quâun pion dans lâhistoire. Sa chute, il la provoqua lui même.
george best nâaurait pas fait long feu sous Khrouchtchev
Promis après Best, on arrête de convoquer dâautres légendes pour lui dresser le portrait. Mais notre cher Edik (diminutif d'Eduard) partageait bien des traits de caractères avec lâailier légendaire de MU. Sorte de James Dean à la russe, il aime bien la picole et profite allègrement du béguin quâil provoque chez toute la gente féminine locale. Ajouter à cela un talent incroyable, des records qui tombent les uns après les autres et vous comprendrez pourquoi il se sentait intouchable. Restait à prendre en compte des instances toutes puissances qui interdisaient peut être Dieu dans leurs contrées. Mais n'oubliez jamais de se prendre pour lui…